L’Argentine rétablit ses taxes sur les exportations de céréales
Le gouvernement argentin a rétabli précocement les taxes sur les exportations de céréales, qu’il avait supprimées au début de la semaine, s’estimant satisfait de l’apport récent en dollars. Il a maintenu celles sur les viandes, a annoncé jeudi le porte-parole présidentiel.
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L’annonce survient au terme d’une semaine où le gouvernement de l’ultralibéral Javier Milei, fragilisé récemment par des turbulences financières, a reçu des assurances de soutien du gouvernement américain de son allié Donald Trump. Ce soutien prendra la forme d’un échange de devises, en discussions, pour 20 milliards de dollars, voire de facilités de crédit, ou de rachat d’une partie de la dette argentine.
Le « quota prévu « a été atteint
Le porte-parole présidentiel Manuel Adorni a communiqué mercredi soir, le 24 septembre 2025, un rapport de l’Arca, l’Agence de recouvrement et de contrôle douanier. Ce rapport indique que le « quota prévu d’enregistrement de sept milliards de dollars » a été atteint, et qu’en conséquence la suspension des taxes à l’exportation des céréales était levée.
Le gouvernement avait décidé lundi cette suspension jusqu’au 31 octobre, afin de « générer un plus grand apport en dollars », précisant un objectif de 7 milliards. Elle visait à inciter le secteur agricole, qui pèse 60 % des exportations du pays, à lâcher ses stocks et exporter, au lieu de temporiser. Mais « le régime de “zéro retenue” pour l’exportation de volaille et de bœuf se poursuit sans quota jusqu’au 31 octobre », a souligné Manuel Adorni ce jeudi 25 septembre.
Dans la foulée des promesses d’aide ces derniers jours exprimées par Donald Trump, puis plus concrètement par le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, les actions argentines ont rebondi, et le peso, qui avait dévissé depuis plusieurs semaines par rapport au dollar, forçant la Banque centrale à intervenir, s’est fortement repris.
Il s’échangeait jeudi à 1,345 peso pour un dollar à Buenos Aires contre 1,515 vendredi, soit un rebond de plus de 12 % en moins d’une semaine. L’idée de l’aide américaine, a expliqué mercredi Scott Bessent, est « de l’aider [Milei] à tenir le cap jusqu’à l’élection », en évitant un « déséquilibre financier qui causerait un recul dans ses réformes ».
Scott Bessent se référait aux législatives argentines de mi-mandat du 26 octobre. Javier Milei, élu à la fin de 2023, chercherait à cette occasion à élargir sa maigre base parlementaire, pour appuyer ses réformes. Or, un revers électoral de son parti, au début de septembre, lors d'un scrutin régional ayant valeur de test clef, a alimenté la fébrilité des marchés financiers, déjà inquiets des réserves de change de la Banque centrale.
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